Anouk Raynaud
La culture est le reflet d’une société et d’une civilisation. Pouvant être qualifiée de traditionnelle, elle est le lien entre les civilisations actuelles et les plus anciennes. Souvent considérée comme propre à une seule société, la culture peut se retrouver sacralisée et défendue comme intouchable et inaliénable. Pourtant, une culture évolue en permanence à l’image des peuples qui la font vivre. Si les peuples se déplacent, leurs us et coutumes les suivent et s’adaptent à chaque nouvelle étape du groupe.
Ainsi, lorsque des populations croisent la route de nouveaux peuples, il y a souvent un mélange entre les individus composant ces groupes. Si ce mélange se présente, dans un premier temps, comme étant uniquement génétique, il est apparu qu’il l’était également d’un point de vue culturel. En effet, la culture étant l’aspect spirituel et intellectuel d’un être humain, elle permet la construction de ce dernier en tant qu’individu appartenant à un groupe. Ce mélange est appelé brassage et représente l’idée de fusion. Le brassage culturel serait ainsi la fusion de peuples, de cultures et d’identités sociétales.
Si chaque culture est propre à la société dont elle est issue, alors le brassage de cette dernière avec de nouvelles sociétés sera une illustration de son évolution, marquant les différents échanges effectués. À l’image d’une tapisserie, d’une photo ou d’un portrait, chaque culture permettrait de comprendre l’évolution d’un peuple à un temps précis, et l’impact de cette évolution sur les populations et donc sur leur société.
Il s’agirait de se demander dans quelles mesures le brassage culturel reflète t-il le passé et le futur d’une société ?
Viktor&Rolf, Van Gogh Girls, Haute Couture, Spring/Summer 2015
Le premier axe traite du brassage culturel à travers le prisme d'une culture dominante sur une culture dominée. Il met en avant, à travers l'idée d'héritage, le point de vue manichéen du métissage et des cultures comme quelque chose de figé et clairement séparé.
Imane Ayissi, Madzang, Haute Couture, Autumn/Winter 2021-2022
Le deuxième axe traite de la cohabitation par intérêt et de la mise en avant du collectif à travers le multiculturalisme. Il est alors question de l'individualité de chaque culture. Il n'y alors pas un seul point de vue mais de multiples qui intéragissent entre eux.
Louis Vuitton, Haute Couture, Autunm/Winter 2021-2022
Le troisième axe évoque le futur des cultures actuelles à travers l'idée de créolisation développée par Édouard Glissant. Les cultures actuelles sont confrontées désormais à des échanges, sous la forme de chocs, inévitables et imprévisibles.
L'objet a été conçu comme une fresque, une tapisserie, une peinture murale. C'est à travers ces surfaces imposantes, souvent utilisées pour raconter de longues temporalités que l'objet est né. Son esthétique est inspirée des différentes étapes et temps, marqué par les différents axes.
Dans un premier temps, il est question d'un motif en noir et blanc, rappelant le côté manichéen et hiérarchique du métissage. Puis apparaît une nouvelle texture en superposition de ce motif qui vise à mettre en avant le manichéisme du métissage.
Pour la seconde partie, le motif se prolonge et se retrouve partiellement recouvert par un tissage qui a pour but de mettre en avant l'aspect cohabitation du multiculturalisme. En effet, tout oppose ces deux éléments (motifs et tissage) et pourtant, ils cohabitent sur un même plan.
Enfin, la dernière partie de cette fresque est symbolisée par un tissage prenant toute la surface. Ce dernier n'est pas clairement défini et met en avant de nombreux éléments de différentes densités, textures et reliefs. Il est une allégorie de l'idée de créolisation, leitmotiv de ce dernier axe.
L'intérieur de ce mémoire rejoint l'idée de fresque en étant découpé en différentes parties, chacune évoluant à l'image de la face principale.
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